L’artiste Alice Bailly (1872-1938) compte parmi les figures majeures de l’avant-garde suisse. Elle a vécu et travaillé plusieurs années à Paris où, autour de 1910, elle s’est emparé des tendances alors les plus actuelles de la peinture et a développé des approches futuristes et cubistes bien à elle. Dans des couleurs claires, elle a peint des volumes fragmentés et abstraits, laissant les objets de la représentation cependant toujours reconnaissables. Alice Bailly portait un intérêt particulier à la figure humaine et à la visualisation du mouvement.
Après son premier retour en Suisse, elle participe aux soirées dada de Zurich en 1918-1919. À cette époque, elle rejoint le groupe « Das Neue Leben » (La nouvelle vie), lequel prône la fusion des arts appliqués et des beaux-arts tout comme leur intégration dans la vie quotidienne. L’ensemble d’une cinquantaine de « tableaux-laine » de Bailly, réalisés autour de 1920 et exposés dans la petite salle attenante, en est un exemple. Bailly elle-même les a montrés lors de deux expositions collectives au Kunsthaus Zürich en 1919. Or, pour la plus grande indignation de l’artistes, ces œuvres étaient souvent perçues avec mépris comme des créations artisanales féminines. Rejetant les distinctions entre les sexes, Bailly était considérée comme l’une des artistes les plus modernes de son époque. De 1923 jusqu’à la fin de sa vie, elle a travaillé à Lausanne.
Les œuvres d’Alice Bailly présentées ici sont des prêts du Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne en échange de plusieurs tableaux de Félix Vallotton que le Kunsthaus Zürich a prêtés pour l’exposition Vallotton Forever. Die Retrospektive (jusqu’au 15 février 2026).